Derrière le nom de Muddersten, se cache le trio composé par Martin Taxt, Håvard Volden et Henrik Olsson, pour une virée fantastique dans un monde fait de sursauts inégaux et de fluctuations désordonnées.
Ici les instruments sont ce que les artistes désirent, objets que l’on frictionne, tubas déformés, guitares méconnaissables, loops irréguliers, telles des vagues prisent dans un atoll formé de retombées radio-actives. Les sonorités s’éparpillent et se recollent comme par enchantement, formant d’étranges paysages aux contours expérimentaux, formes de mantras post-apocalyptiques.
Karpatklokke réunit les acteurs en une performance hypnotique, où l’on se laisse aller sans réfléchir. On est happé par les basses aux résonances semblant surgir de didgeridoo, habillées d’échappées cristallines. Les gongs et les cloches apaisent tout en élaborant des climats envoûtants et instables.
L’électro-acoustique développée par Muddersten s’insinue de manière insidieuse sur toutes les surfaces, liquides, aériennes ou terriennes, s’agrippant à des murs glissants recouverts d’une matière poreuse aux mutations constantes. On est attiré comme un aimant, scotché à ces mouvements subaquatiques, animés de forces telluriques aux tensions permanentes. Un album aux images fugaces et ensorcelantes. Saisissant.