O3 formé par Esteban Algora, Alessandra Rombolà et Ingar Zach a composé des musiques pour des compagnies de danse telle que, Merce Cunningham Dance Ensemble, ainsi que pour le cirque contemporain Stella Polaris, collaborant entre autres, avec des artistes comme Miguel Angel Tolosa, Kim Myhr, Jane Rigler et Jim Denley.
Avec Transhumancia, le trio nous embarque dans un voyage étrange et souterrain aux vrombissements sourds et lents, enterrés sous des couches de terre ancestrale. C’est à un album fantasmagorique auquel nous invite O3, avec ses bruits et ses mouvements abstraits, ses souffles et ses respirations animées par des forces fantastiques terrées dans l’oubli des hommes.
Il y a une notion de mémoire effacée à travers le ressenti de Trashumancia. Un sentiment de déplacement dans les abysses de l’histoire qui se répète et pourtant finit par se diluer dans les bruits de mondes parallèles faits d’incantations païennes et de rituels dérangeants. Les instruments des musiciens font des apparitions convulsives à travers des dédales de bruissements et de frottements, de glissements et dégoulinures, happés par des synergies perturbantes qui révèlent en nous des fissures liées à notre approche de la musique et de la notion même de mélodie mobile. Trashumanciase révèle inquiétant, voir irritant, déversant des ondes et des vibrations plombantes, reflets d’une réalité fantasmée mais non déformée. Intriguant.